"Tú no eres para mí todavía más que un muchachito igual a otros cien mil muchachitos. Y no te necesito. Tampoco tú tienes necesidad de mí. No soy para ti más que un zorro entre otros cien mil zorros semejantes. Pero si me domesticas, entonces tendremos necesidad el uno del otro. Tú serás para mí único en el mundo, yo seré para ti único en el mundo... "
A quoi bon citer le Petit Prince en espagnol, alors qu'Antoine de Saint Exupéry l'a écrit dans ma langue natale? J'ai l'impression qu'ici, ce livre occupe une place bien plus importante que dans son pays d'origine. La plupart des jeunes l'ont lu et le relisent, le prennent comme philosophie de vie. Ce fut donc ma première lecture romancée en espagnol il y a quelques mois maintenant. Déjà quelques mois.
Ce laps de temps aura suffi à créer de jolis liens, qui ne peuvent qu'être renforcés par des expériences vécues en commun.
Cette "finde", j'ai effectué mon baptême de l'air en faisant du parapente à la Cumbre, un des meilleurs endroits de l'Argentine pour ce genre d'activité étant donné que ce fut le lieu de la coupe du monde de parapente en 1994. La chose s'étant décidée en deux temps, trois mouvements, je n'ai guère eu le temps de sentir la boule de stress dans le ventre me perturber. Cette absence d'angoisse était adéquate puisque contrairement à ce que j'aurais pu penser au préalable, le parapente n'est absolument pas une activité "extrême" qui provoquerait des montées d'adrénaline. J'ai trouvé ça plus comparable à la sensation provoquée par la plongée sous-marine : grand calme, sorte de "bliss" qui ondule au grès des courants d'air ascendants et descendants...
Nous avons chacune volé avec le super instructeur Toti, qui décidément ne fait pas ses 40 ans^^. Les conditions climatiques étaient assez idéales, quel bonheur de divaguer dans les airs en simple tee-shirt !
J'ai décidé de pousser mon degré de béatitude encore un peu plus loin en faisant une balade à cheval avec Louise, ma tendre compagne rukenienne, qui était un peu moins rassurée que moi. Au passage, je confirme que monter en short est une fort mauvaise idée : il en résulte de sévères brûlures au mollet quand on serre les pattes un peu trop fort...
Ça ne vaut pas un Cussy, mais ce petit criollo était tout de même fichtrement agréable !
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Après avoir dormi dans une auberge de jeunesse étrange, où le patrons d'environ 25 ans à l'épaule cramée nous a laissé les clefs pour que nous fassions office de réceptionnistes, nous rejoignons les topains de la Ruka à Capilla del Monte, direction le parc de los Terrones, très difficile d'accès (paye-toi les 2 heures de marche à pied en plein soleil qui, dit-on nous envoie ces gentils rayons en passant par le trou de la couche d'ozone).
Parque de los Terrones, Cordoba |
La visite se faisait obligatoirement avec un guide, car il paraît qu'il est facile de se perdre dans cet endroit. Les gens semblent très remplis de croyances dans les environs de Capilla del Monte. On dit que la ville recevrait la visite fréquente d'OVNI. Certaines théories affirment que sous le Cerro Uritorco se trouverait Erks, une ville souterraine qui selon certains "spécialistes" occuperait le site où la prochaine régénération de l'espèce humaine serait programmée par ces visiteurs célestes. Quoi qu'il en soit, ces histoires font bien fonctionner le tourisme local. J'ai même failli me prendre au jeu en voulant acheter un autocollant Ovni pour coller sur mon thermos à maté en guise de souvenir. Cependant ma radinerie française m'en aura empêché !