vendredi 24 août 2012

Déjà un mois à l'étranger

Le recours est battu : je n'ai jamais de ma vie passé une si longue période hors de ma douce France. Ce premier mois aura filé à la vitesse de l'éclair, à tel point que j'ai le sentiment que le temps s'est gelé en France et qu'à mon retour, rien n'aura bougé. Faut croire que vous continuez quand même à vivre outre atlantique.

Mes deux jouets préférés...


La Ruka est devenue comme chez moi. Je circule sans gêne aucune en pyjama dans les espaces communs, je gronde les gens quand ils omettent de fermer le frigo ou quand ils me volent une Danette au chocolat, mes "hermanos de casa" sont très protecteurs envers moi et connaissent désormais mes amies de l'université.

Ici, la plupart des gens font ce qui est en leur pouvoir pour mettre les étrangers à l'aise. Comme me l'a dit Oscar, l'homme qui nous a trouvé des chevaux à la Falda, "si je vous traite bien pour que vous aimiez mon pays, si je vous donne du temps et de l'aide, ça me reviendra un jour" (mas o menos...). L'homme nous a emmenées en voiture sur plusieurs kilomètres, prêté tables et toilettes, fait visiter son petit commerce.

Par contre, comme aime à le préciser mon coloc Armi, les gens portant l'uniforme ne sont pas d'une telle courtoisie si le porte monnaie ne suit pas : système de courrier, banques, immigration et police sont rudes et fonctionnent à deux vitesses.

Je commence à avoir fait le tour des sierras du centre environnant Cordoba, il est temps pour moi d'envisager de partir un peu plus loin sur plusieurs jours. Cela tombe bien, puisque la "semaine de l'étudiant" approche. Du 14 au 21 septembre, les étudiants argentins profitent d'une semaine où ils sont libérés de leurs contraintes scolaires habituelles, bien que pouvant aller en cours s'ils le souhaitent. Cela est parfait pour les étudiants étrangers en échange universitaire, parce que cela nous permet de partir sur plusieurs jours. Pour ma part, je pense pousser le voyage jusqu'à Salta, dans le Nord de l'Argentine, et pourquoi pas poursuivre la route en Bolivie et Pérou en compagnie de mes coloc... Cela dépendra de l'obtention à temps de mon Visa et de mon calendrier scolaire.

lundi 20 août 2012

Excursion a la Cueva de los Pajaritos

Présentée comme une des sept merveilles de la région de Cordoba, la cueva de los Pajaritos ("la grotte des petits oiseaux") est assez difficile d'accès. Après être arrivés à la ville de Tanti, il faut encore parcourir les 8 km nous séparant de l'entrée du parc. Nous cherchons donc désespérément à faire du stop et à trouver un taxi. Au bout d'une bonne heure, les négociations avec un chauffeur de transport scolaire portent leurs fruits et nous arrivons 30mn plus tard à l'entrée du parc. Trente minutes en effet, c'est un peu long pour seulement 8km mais l'unique accès est un chemin de terre cahoteux grimpant dans les montagnes...

La comunidad del anillo delante de la entrada del parque

L'endroit est très joli et incroyablement vaste. Cascades, chemin, végétation et faune s'entrecroisent. La plupart des gros rochers on été baptisés en fonction de leur vague ressemblance avec des choses plus connues. Ainsi, la tête d'Indien, l'ours, le tank, etc. Il fut parfois assez difficile de reconnaître les formes, ce qui donne lieu à des spéculations assez amusantes...

Saurez-vous reconnaître le tank?

Une fois l'ensemble du parc parcouru, il a bien fallu penser à repartir. Pour le retour, pas de taxi en vue. Il nous faut donc descendre les 8 km à pied : et c'est parti pour 2h de marche dans las sierras, avec des paysages à couper le souffle...

Si on regarde bien il y a des chevaux et des bovins en liberté qui se cachent un peu partout.

Après avoir attrapé un joli coup de soleil sur mon majestueux nez et senti les muscles de mes cuisses doubler de volume, nous trouvons un bus qui nous amène à Carlos Paz afin de passer la nuit.
Nous nous sommes contentés d'un petit hôtel disposant de dortoirs. Les voisins ont dû nous maudire pour cause de tapage nocturne, mais le "maté" improvisé de Vinciane s'est avéré fort utile ;)

Nous dédions le lendemain à l'exploration de la ville de Carlos Paz, mais ce village de vacances pour les Argentins n'est pas franchement attirant pour les touristes. Nous sommes donc restés très peu de temps, et avons rejoint Cordoba en hélant un petit bus au coin d'un feu rouge. Le coût de ce bus était proportionnel à son confort, mais nous sommes revenus sains et saufs chez nous, prêts à finaliser l'obtention de notre Visa étudiant dès le lendemain. Et oui, officiellement  je ne serai plus une touriste demain !

lundi 13 août 2012

Excursion à la Falda

Maintenant que le semestre est bien entamé, la ruka residencia affiche quasiment complet. Ma coloc' est d'ailleurs arrivée hier soir : il s'agit d'une Espagnole de 24 ans prénommée Catalina. Espérons que ma première expérience de vie partagée se passera correctement, cela semble bien parti en tout cas.
Après avoir dormi trois heures, je me lève tôt en compagnie de Catalina direction la Falda, à 1h30 de bus au nord de Cordoba. Le week-end prochain, nous devrions partir sur plusieurs jours étant donné que le lundi est déclaré jour férié.

Arrivées à la station de bus de la Falda, nous prenons des taxis pour rejoindre le lac, à quelques kilomètres seulement.

La Falda, sierras du centre de Cordoba

Les conditions sont parfaites : soleil solitaire, températures clémentes, vent léger... Nous avions au préalable entendu dire que des chevaux étaient disponibles pour faire des randonnées dans le coin. Effectivement, nombre de chevaux étaient visibles au bord de la route et dans les jardins environnants. Totalement libres, sans le moindre licol ou clôture pour les retenir... et les chevaux semblent rester à proximité malgré cela.

Voici Forastero (étranger) au repos lors de notre arrivée à la Falda

Bien qu'il y ait des chevaux un peu partout, pas trace d'écurie, de sellerie ou d'hommes. On rentre donc dans le premier bâtiment qui se trouve sur notre chemin, et un Argentin prénommé Oscar nous a fourni une aide précieuse. Avec deux amies, je suis montée dans sa voiture afin de trouver le fameux "Aldo" qui doit s'occuper des chevaux ici. Après avoir fait le tour du village en hélant "Aldo vive aca? Aldooooooooo?", un gars en scout prit en compte notre demande et revint 30mn plus tard avec sept chevaux criollos. Je choisis de monter l'alezan Forastero, que j'avais repéré auparavant ;)

Notre randonnée a duré une bonne heure et fut époustouflante. Nous sommes allées dans les montagnes offrant un panorama sur la ville de la Falda. Les chevaux étaient en forme et agréables,  ils prenaient également plaisir à galoper sur les nombreux sentiers de terre.
Le bonheur se trouve vraiment entre les oreilles d'un cheval...

Estudiantes y criollos (y perro)

La randonnée s'est bien terminée pour tout le monde, même pour Anais qui s'est faite trimbaler sur 200m de route au galop à la fin, l'inconsciente...^^ Nous avons chaleureusement remercié Oscar, qui sans conteste nous aura embelli la journée.

Nous décidons d'aller prendre notre déjeuner aux fameuses "siete cascadas", endroit sûrement délectable lorsqu'il fait 50°C. Cependant, nous avons remplacé la baignade par un peu d'escalade.

Siete Cascadas, La Falda.

dimanche 5 août 2012

Excursion à Alta Gracia

A une heure de bus au sud de Cordoba, Alta Gracia est une petite ville établie autour d'un lac artificiel dont le principal intérêt est son estancia jésuite du XVIIème siècle classée au patrimoine mondial de l'humanité.

Iglesia de la Estancia Jesuistica de Altagracia

A l'intérieur de l'estancia

Alta Gracia est également célèbre pour avoir compté parmi ses habitants dans les années 1930 la famille du jeune Ernesto Guevara. En effet, Ernesto Guevara, où le "Che" (une interjection argentine) n'est pas originaire de Cuba mais de Rosario en Argentine. En 1932, suivant les conseils d'un médecin qui recommandait un climat plus sec pour l'asthme du jeune Guevara, ses parents déménagèrent à Alta Gracia. C'est là que Guevara allait passer son enfance.
Depuis une dizaine d'année, son ancienne maison a été reconvertie en musée. Bien qu'étant passés devant, nous ne l'avons pas visité car les prix étaient extrêmement chers comparés aux tarifs habituels des musées. Autrement, c'est avec grand plaisir que j'aurais ramené des cigares aux copEins :f

Début des cours à l'université

Voilà déjà  1/16 du parcours du premier semestre effectué ! Cette première semaine fut réservée  au test des matières pouvant potentiellement m'intéresser. 

Au final, mon emploi du temps ressemblera à ceci :
- mardi : problematica filosofica
- mercredi : relaciones intercionales, literatura hispanoamericana II, etica, sociologia de las organizaciones (loooongue journée...)
- jeudi : problematica filosofica, sociologia de las organizaciones.
- vendredi : literatura hispanoamericana II.

Au total, 16 heures de cours qui me permettront de profiter de mon vendredi après-midi, samedi, dimanche et lundi pour voir du pays. 

Avec le début de ce nouveau semestre, la Ruka s'est remplie de nouvelles têtes. Vendredi soir, nous avons donc fait un barbecue de bienvenue en l'honneur des Paraguayens, Brésiliens, Mexicains et Français fraîchement arrivés.

Pour nourrir tous les Rukenos, le sacrifice d'une vache est nécessaire

Je suis également très fière de vous annoncer que j'ai récemment fait l'acquisition d'un nécessaire à maté ! Le maté est la boisson typique des Argentins, une sorte de thé très fort qui se partage entre plusieurs personnes à l'aide d'une paille ("bombilla").

Je pressens de grandes nuits d'intimité étudiante entre mon maté et moi-même  <3

Enfin, je tiens à remercier Skype grâce à qui les échanges universitaires sont moins violents. Beaucoup d'entre vous parviennent à me consacrer un peu de leur temps libre, ce qui m'est fort agréable.
Cependant, la palme d'or du meilleur Skypeur revient sans conteste à mister Zeller. Prenez-en de la graine ;)

Le pauvre petit vit dans un monde imaginaire... sous le soleil croulant de Normandie