mardi 5 mars 2013

Glaciar Perito Moreno

On vous dira souvent que le glaciar Perito Moreno est un des incontournables de l'Argentine, la version glacée des chutes de l'Iguazu. C'est donc avec une promesse d'inoubliable et de chef d'oeuvre naturel que Pierre et moi nous préparons à visiter le parque nacional de los glaciares de bon matin, après avoir passé une nuit assez désastreuse sans petit dej' dans une auberge de jeunesse juive (ici, les auberges de jeunesse juives sont toujours bon marché, diverses rumeurs circulent à propos du pourquoi de ces prix qui défient toute concurrence).
Le glaciar Moreno est un des champs de glace les plus mobiles et les plus accessibles de la planète. Il mesure 30km de long, 5km de large et 60m de haut, mais c'est sa constante avancée qui le rend véritablement exceptionnel. Parcourant jusqu'à 2m par jour, il a créé des icebergs de la taille de tours d'immeuble à sa surface.

Glaciar Moreno, provincia de Santa Cruz

Incroyables rivières de glace aux contours en perpétuels changements, les glaciers ont quelque chose de magique. Pour ceux qui auraient oublié leurs cours de SVT, voici un petit résumé :

"Le coeur du glacier est constitué par la zone d'accumulation. C'est là que la neige tombe, se comprime et se transforme en glace. Sous l'effet du poids, le glacier glisse peu à peu vers l'aval. Au cours du glissement, la glace commence à fondre à la base, se mélangeant au passage avec de la terre et des pierres. Il se forme ainsi une sorte de lubrifiant qui permet au glacier de continuer son avancée. Les déplacements successifs provoquent des fissures et des déformations dans la glace, des crevasses. Dans le même temps, des débris de rochers sont repoussés de chaque côté du glacier, formant des moraines. A l'opposé de la zone d'accumulation, où le glacier se remplit, la zone d'ablation désigne le lieu, à la base, où la glace fond. Si la neige tombe davantage dans la zone d'accumulation, le glacier avance, dans le cas contraire il recule.
D'où vient la couleur bleue des glaciers? Lorsque la glace n'est pas compactée, il se forme des bulles d'air dans lesquelles s'infiltrent les rayons de grande longueur d'onde de la lumière blanche. C'est pourquoi ces zones nous paraissent blanches. Lorsque la glace est comprimée sous l'effet de son poids, seule la lumière bleue (rayons de courte longueur d'onde) peut s'infiltrer. Plus la glace est compacte, plus le chemin à parcourir par la lumière est long, et plus la glace paraît bleue. Lorsque le glacier fond et que les icebergs se détachent, ils entraînent dans leur chute de la "farine glaciaire" provenant de l'érosion du lit du glacier. C'est ce qui donne aux lacs une couleur grise un peu laiteuse. Parfois, les sédiments ne se déposent pas au fond du lac et diffractent la lumière du soleil. La couleur de l'eau prend alors d'étonnantes nuances turquoise, azur ou bleu pâle, caractéristiques de ces paysages de glace comme sortis d'un autre monde."

J'espère que vous aurez su apprécier ce laaaarge plagiat du Lonely Planet !

Les glaciers sont effectivement un spectacle inoubliable, aussi bien visuellement qu'auditivement. J'ai eu la chance d'entendre de gros blocs de glace se détacher et tomber avec fracas dans le lac. Autrement, le glacier "craque" sans cesse, ce qui rend le spectacle vivant, malgré la position statique à laquelle est contraint le visiteur.
Contrairement à la grosse majorité des parcs nationaux argentins, celui-ci est particulièrement facile d'accès. Quel panard de descendre du bus et d'arriver directement sur une passerelle de bois menant derechef à ce qu'il faut voir !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire